Géographie d’une attente

Dans ce travail, je tente une lecture affective du paysage avec, pour medium, une marionnette. Je cherche le
point d’articulation entre la sentimentalité intrinsèque, multiple, publique du paysage et l’émotion individuelle,
secrète, privée de la marionnette, créant un passage, délicat et ténu, à la charge de mémoire contenue en chaque
paysage.
Mise en scène dans un paysage choisi et occupant un espace plus ou moins réduit dans le champ photographique,
la présence de la marionnette offre une nouvelle entrée à la lecture plastique du paysage qu’elle investit en
résonnance avec chaque lieu et en écho ou en projection avec chacun d’entre nous.
Riche d’une histoire remontant aux origines de l’Humanité puisque les Egyptiens accordaient à la marionnette
d’être l’image d’un dieu, la marionnette a subi maintes aventures heureuses et malheureuses à l’égale de l’être
humain. Ayant accompagnée celui-ci depuis des siècles, étant encore et toujours à travers les âges de
l’Humanité, celle qui donne à l’homme dans chaque pays, dans chaque province, dans chaque cité, une image
vivante de son âme, il m’a semblé qu’elle permettait, par sa grâce et son charme tout organique et pourtant
rayonnant, une appréhension émotionnelle très ouverte et polysémique du paysage.

Faisant parti du corpus« CARNETS DE VOYAGE », Géographie d’une attente commencé en 2002, est
entièrement réalisé en argentique.

Technique : Tirage argentique